Un numérique plus réfléchi

Introduire le numérique réfléchi dans les services publics

L’équipe

L’équipe :
Stephen AMMERMAN (UI designer),
Lise BETHMONT (Product designer)
Nicolas GUERIN (UX strategist),
Tomoko HANASHIMA (Product designer),
Calypso REDOR (Product designer),
Formation : DPNUX 2021-2022
Technologies : Miro – Figma – Suite Adobe
Durée : 3 mois
Dossier de conception : Lien du dossier
Pitch : Diffuser un numérique plus éthique à l’aide d’une méthodologie globale et un serious game.
Affiche : Lien de l’affiche
Teaser :

Contexte

En 2021, l’accès à la quasi totalité des services publics se fait via Internet. Mais l’accès à ces plateformes pose question : quid des 13 millions de personnes touchées en France par un handicap, situationnel, de longue durée ou temporaire, visible ou invisible ? Quid des populations éloignés du numérique, dans des zones mal ou pas couvertes ? Quid de l’impact environnemental de ces plateformes qui se multiplient et dont la consommation énergique pèse en terme d’émission de gaz à effet de serre ?
Le Studio Design de la Caisse des Dépots et Consignations, opérateur de plateformes en délégation de service public a mandaté notre équipe pour mettre en place une méthodologie pour développer des plateformes plus inclusives, éthiques et éco-conçues, en un mot : plus réfléchies.

Notre méthode

Nous avons choisi de travailler avec la méthode du double diamant, celle-ci nous semblait la plus adaptée pour le projet. En effet le commanditaire ayant une première idée de sa problématique, il nous fallait la comprendre mais aussi la challenger.
Cette méthode s’articule autour de quatre phases principales, découvrir, définir, développer et enfin délivrer.

Illustration de la méthode Double Diamand découpée en 4 phases.

Nos découvertes

Notre recherche exploratoire nous a amené à retenir les enseignements suivants :

Accessibilité et éco-conception

  • Les pratiques sur l’accessibilité existent dans un cadre normé pour les services publics. Même si leurs objectifs ne sont pas toujours 100% atteints, les démarches existent à la CDC (référents accessibilité). Par ailleurs, en tant qu’établissement public et délégataire de services publics, la CDC est très attentive au respect du cadre légal et règlementaire.
  • En ce qui concerne l’inclusion et l’éco-conception, l’absence de cadre légal et de définition de référence limitent leur mise en place. Pour développer des initiatives en ce sens, il faut convaincre individuellement les décideurs et les engager au nom du respect de valeurs de démocratie et de service aux Français très fortement ancrées à la CDC.

Fonctionnement du studio design

  • Le studio design confie les différentes phases de projet à des partenaires (des agences design prestataires de test, associations spécialisées et également des écoles) afin de bénéficier de leurs expertises. Par exemple, des sociologues et des ergonomes sont comptés parmi les experts professionnels, qui permettent d’approfondir les connaissances sur des besoins utilisateurs du projet.
  • Ainsi, le studio design agit comme relais et promoteur, aussi bien en amont du projet qu’en aval afin de prendre une décision une fois qu’il aura des éléments de la part des experts. À chaque étape du projet, le studio design donne une vision directive à ses partenaires experts.

Enseignement sur la cible

  • Notre cible primaire est le studio design qui a besoin d’un appui sous une forme d’une méthodologie afin de convaincre ses commanditaires.
  • De ce fait, nous avons déterminé 2 cibles secondaires : les commanditaires et l’ensemble des populations opérationnelles sur les projets (développeurs, UI designers, architectes IT…)
  • Les besoins des 2 populations ne sont pas identiques :
    • Pour les commanditaires, il va falloir mettre en place une méthode qui va leur permettre de centrer leurs décisions sur les besoins réels des utilisateurs, le positionnement du service par rapport à leurs besoins, la définition de fonctionnalités correspondant exactement à ces besoins.
    • Pour les populations opérationnelles, il va falloir mettre en oeuvre un dispositif de sensibilisation plus global, plus actionnable, et faciliter le partage et la diffusion des bonnes pratiques du numérique réfléchi.

Deux problématiques associées à nos deux cibles

1/ Comment rendre incontournable le process du numérique réfléchi pour les décisionnaires dans chaque étape d’un projet ?

2/ Comment acculturer l’ensemble des parties prenantes (décisionnaires + opérationnelles) aux différents aspects du numérique réfléchi ?

Notre recommandation

Nous proposons une intervention à 2 niveaux :

  • Une charte méthodologique :
    Elle définit un chemin critique pour la conduite des projets confiés au studio par les décisionnaires. Elle mixe à chaque étape du déroulé du projet des méthodologies éprouvées et des outils métiers de référence.
Aperçu de la charte méthodologique
  • Le jeu “Tout bien réfléchi” :
    Un serious game pour l’ensemble des parties prenantes sur le projet. Un jeu à but informatif, pédagogique et communicationnel associé à une présentation du numérique réfléchi que le studio design dispensera.
     Le but du jeu est simple il faut être le premier à remplir l’intégralité des cases de son plateau avec des cartes en étant le plus vertueux possible et comme dans la vraie vie, on à pas toujours le choix. La stratégie sera d’opérer les meilleurs choix pour accumuler le plus de points.
    Une carte rouge qui signifie une mauvaise pratique et que rien est mis en place, une carte Orange qui signifiera une pratique médiocre ou améliorable et enfin une carte verte qui signifie une bonne pratique.
Photos du 3ème test utilisateur/utilisatrice du jeu Tout bien réfléchi

Merci

Colobobo

Formation : DMII 2020 – 2ème année
Technologies : React – Phaser – Matter.js
Durée du projet : 6 mois

L’équipe :
Alix Chabagny (designer)
Iris Mangin Sokolowski (designer)
Erwann Letue (développeur)
Circé Grand (développeuse)
Justine Lenouvel (designer)
Alexandre Massé (développeur)

Colobobo, le nouveau jeu mobile collaboratif qui repense la manière de jouer à plusieurs.
Les téléphones, disposés les uns à côté des autres forment l’interface de jeu commune.
Et c’est parti pour jouer à 3, 4, 5 ou 6 joueurs !
Incarnez un moniteur de colonie qui accompagne des enfants dans une sortie légèrement périlleuse…
Votre but ? Aller le plus loin possible dans l’expédition. Collaborez, soyez réactifs et efficaces, si vous voulez limiter la casse !

Comment améliorer la collaboration au sein d’une équipe pluridisciplinaire ?

 


Auteur :
Lucie NOËL : UI / UX Designer
Formation : MC11 2018, Certification UX Design – Les Gobelins, l’école de l’image
Durée du mémoire : 4 mois
Dossier : UX2018_mémoire_NOEL_Lucie

Pitch : Le design thinking au service de l’expérience collaborateur.

Le monde du travail est en pleine mutation, des changements sont notamment nécessaires dans les rapports qu’entretiennent les collaborateurs avec leur entreprise. En effet, nous constatons un fort désengagement des salariés vis-à-vis de leur entreprise. Les raisons sont multiples : des aspirations qui ne sont pas entendues, leur travail et leurs efforts qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur, des transformations digitales et structurelles souvent mal vécues, ou encore une surcharge de travail et un tracking constant de leurs moindres faits et gestes…

En réponse à ces problèmes, des approches encourageant l’innovation, la créativité, l’expérimentation, de manière collective en replaçant l’humain au coeur de l’entreprise ont émergé, comme le design thinking. La démarche semble tout à fait adapté pour mener une transformation de manière collaborative et créative. En témoignent diverses expérimentations qui ont permis de véritables innovations.

Prendre connaissance de ces différents exemples pousse à se lancer et à expérimenter, j’ai donc décidé d’entreprendre cette démarche dans l’agence digitale où je travaille actuellement.

Comment améliorer la collaboration au sein d’une équipe pluridisciplinaire ? Pour répondre à cette problématique, j’ai appliqué les 5 phases du design thinking :

  • Explorer : connaître leur ressenti personnel concernant leur l’expérience au travail. J’ai pour cela conçu un journal de bord que l’ensemble de l’équipe a rempli durant deux semaines. Ensuite des entretiens individuels ont permis de creuser certains de leurs problèmes.
  • Cadrer : la matière récupérée lors de la phase d’exploration m’a permis de définir les problèmes puis de les partager avec toute l’équipe pour évoquer avec eux des pistes d’amélioration.
  • Imaginer & Expérimenter : j’ai organisé des ateliers collaboratifs qui ont permis de se focaliser sur certains problèmes identifiés, chacun a pu partager ses idées, nous en avons débattu et en avons fait émerger des solutions.
  • Tester : nous avons appliqué des solutionsimaginées et les avons affinées ensemble suite aux retours de chacun.

L’expérimentation est encore en cours mais j’ai pu confirmer que cette démarche est adaptée à l’élaboration d’une meilleure expérience collaborateur.

Les designers ont un rôle important à jouer dans la conception d’une meilleure expérience collaborateur et plus encore dans le futur des organisations où il y a beaucoup de place pour l’innovation.




Accompagner la transformation du Réseau La Poste grâce au design

 

 

Auteur : Renaud LEE-TUAL –  Chef de projet digital AMOA

Formation : MC11 2018, Certification UX Design – Les Gobelins, l’école de l’image

Technologie : nouvelles technologies

Durée du mémoire : 4 mois

Dossier : UX2018_mémoire_LEE-TUAL_Renaud

Pitch :

La transformation physique et digitale des réseaux de distribution concerne tous les grands groupes ou enseignes qui cherchent à conserver une attractivité vis-à-vis de leurs clients en leur proposant des modes d’interaction et des services adaptés  à leurs attentes.

Le Réseau La Poste ne fait pas exception et doit continuer de se transformer. La question n’est pas « si » mais « comment »  va-t-il le faire et à quel rythme?

Certes, l’émulation autour de la digitalisation de la  relation client promet l’émergence de services innovants mais elle bouleverse des processus qui s’étaient affinés progressivement et doivent aujourd’hui être repensés dans un temps plus contraint au risque de dégrader  l’expérience utilisateurs et clients.

L’incertitude est désormais une constante qui  complexifie les choix stratégiques. Le caractère itératif des approches agiles a apporté certaines réponses à cette incertitude mais ne fait que limiter  le risque d’échec, si la proposition de valeur initiale ne répond pas aux problématiques des utilisateurs. Il semble donc indispensable de les associer à l’identification des besoins, et à  la conception des solutions. 

Quelles actions mettre en place? par quoi commencer ? comment aller plus loin? c’est ce que j’ai tenté de déterminer à travers ce mémoire…

 

Pourquoi le Design Thinking peine-t-il à s’intégrer au sein des entreprises françaises ?

 

 

Kévin Moutier

Formation : Design et Management de l’Innovation Interactive

 

Titre du mémoire : Pourquoi le Design Thinking peine-t-il à s’intégrer au sein des entreprises françaises ?

Résumé :

Le Design Thinking est une approche de l’innovation par le design. Il est le fruit de questionnements et de théories relatifs au design ainsi qu’à la démarche du designer qui ont émergés au milieu du XXème siècle. Ce n’est que dans les années 1990 que le design thinking se popularise.

Tim Brown, véritable figure emblématique du design thinking, défini l’approche selon trois facteurs indissociables (l’observation, l’intuition, l’empathie), trois grandes phases (l’inspiration, la conceptualisation, l’implémentation) et trois critères de validation des idées (la désirabilité, la faisabilité, la viabilité).

Par ailleurs, plusieurs grands principes accompagnent la mise en place de l’approche, tel que la constitution d’une équipe pluridisciplinaire, la connaissance approfondie des utilisateurs, l’expérimentation ou encore la problématisation.

Si le design thinking semble comporter de nombreuses promesses, il convient cependant de le replacer dans le contexte de l’entreprise, et notamment face au besoin d’innovation grandissant de celle-ci.

En effet, face à un environnement toujours plus changeant et concurrentiel, l’innovation semble être perçue comme le principal levier de compétitivité et de croissance des entreprises. Toutefois, il convient de constater que l’innovation est beaucoup plus rapide et radicale qu’auparavant, exposant ainsi les entreprises à des disruptions toujours plus fréquentes et violentes.

Aussi, l’innovation n’est plus seulement technologique. Sur les six typologies d’innovation relevées par Bpifrance, cinq d’entre elles sont des innovations non-technologiques. Il apparaît donc que l’innovation doit fortement être recentrée sur l’humain. Pour cela, les entreprises doivent adapter leurs approches et leur environnement pour permettre à leurs équipes d’être plus créatives.

Fort de ces constats, le design thinking semble proposer de nombreux atouts pour les équipes et les individus ainsi que pour l’entreprise dans son ensemble.

Cependant, force est de constater que les entreprises peinent encore à se l’approprier, celles-ci demeurant à ce jour fortement sclérosées par les principes managériaux issus du Taylorisme. Il est possible d’identifier certains freins à l’appropriation d’ordre culturel, managérial, organisationnel et social.

L’ensemble de ces constats, mais aussi des études, recherches et interviews réalisées permettent d’identifier plusieurs leviers pour l’appropriation du design thinking: l’importance d’une culture d’entreprise adaptée, le respect des fondamentaux de la démarche, l’évolution profonde des modèles de management, l’implication forte des dirigeants ainsi que l’adaptation de l’approche à l’entreprise.

 

Extrait / Sommaire : 

DMII2018_memoire_MOUTIER_kevin_extrait.pdf